Harry Potter and the Half Blood Prince

Contrairement à d’habitude, j’ai attendu que la moitié de la planète soit allée voir le dernier Harry Potter avant d’y aller moi-même. Ce qui fait que j’avais été largement prévenue: encore une fois, le bouquin en prend plein la tête. Je m’attendais donc à râler dans mon pop-corn et effectivement, c’est ce qui s’est produit.

David Yates n’est pas fait pour réaliser les Harry Potter et pourtant, il s’obstine. D’une façon tout à fait extraordinaire, il a l’art de ne pas voir ce qui compte dans les livres et de présenter les choses d’une façon tout à fait navrante. Avec lui, c’est triste, la magie n’est plus aussi magique. Tout ce qui semble compter à ses yeux, à vrai dire, ce sont les amours naissantes des héros et on peut dire qu’il ne se gêne pas pour en rajouter. Dans le bouquin déjà, c’était pénible, là... Il y avait tout de même des choses plus intéressantes!

Au rayon des choses qui passent à la trappe sans qu’on sache pourquoi, le fameux mystère de l’identité du Prince de Sang Mêlé. Ce n’est qu’à la toute fin du film que soudain, Severus Rogue se décide à balancer « Je suis le Prince de Sang Mêlé » sans plus d’explication, avant de tourner les talons. Si vous n’avez pas lu les bouquins et que vous n’avez donc rien compris, tant pis pour vous. Le film aurait tout autant pu s’appeler « Harry Potter et ses copains sont des ados comme les autres », parce qu’au final, c’est plutôt ça qui ressort de ces 2h30.

Certaines scènes totalement inutiles ont été rajoutées. Apparemment, c’était plus classe de faire exploser le Terrier à grand renfort d’effets spéciaux. C’est vrai, dans le livre, tout se passe tellement bien, le monde est tellement merveilleux et les gens tellement gentils qu’il fallait bien y remédier. Je suis restée sidérée devant l’incapacité de Yates à rendre l’ambiance du livre. Ce qui est intéressant dans le tome 6, c’est l’angoisse qui étreint le monde magique et les évéments funestes qui se produisent un peu partout, mais toujours d’une façon insidieuse. Dans le film, on a droit à des Mangemorts qui volent (ça, je ne m’en remets pas) et qui détruisent carrément le Millenium Bridge de Londres (parce que le pont de Brockdale du livre (qui n’existe pas), ça n’en mettait pas assez plein les mirettes). Bref, on ne fait pas dans le feutré, vous l’aurez compris. Enfin si, parce que tout de même, on remarquera que les Mangemorts rentrent peinards dans le château et ne se battent avec personne. Ils se contentent de descendre Dumbledore et de se sauver bien vite, non sans un ultime moment de violence insoutenable où Bellatrix Lestrange casse la vaisselle de la Grande Salle, la vilaine. Le petit millier d’élèves et de profs se sont apparemment terrés dans un placard à balai, histoire de lui laisser le champ libre.

Bref, vous l’aurez compris, ne vendez jamais les droits d’un bestseller à la Warner Bross, ils en feront n’importe quoi. Et c’est bien dommage, car certaines scènes sont très réussies d’un point de vue visuel (la grotte de l’horcruxe, l’orphelinat...), si l’histoire avait été respectée, c’eût été encore mieux.

Un petit mot sur les acteurs pour finir. Rupert Green joue très bien les ahuris transis d’amour, par contre, plus le temps passe et plus Emma Watson a l’air de ne servir à rien, c’est affligeant. Daniel Radcliffe n’a pas changé, toujours la même tête de branleur, on a régulièrement envie de lui mettre des claques, mais on a aussi envie de baffer Harry dans les bouquins, alors... Celui qui m’a vraiment bluffée, c’est Tom Felton. Dans le tome 6, Drago est beaucoup plus intéressant que d’habitude, parce que cette fois, il a quelque chose à faire, à savoir, tuer Dumbledore. Et il n’a pas vraiment le choix, puisque son père est tombé en disgrâce aux yeux de Voldemort. Il est donc déchiré entre ce qu’il veut faire et ce qu’il doit faire, tout ça, ça met un peu la pression quand même. Tom Felton s’en sort plus que bien pour rendre ce côté seul et torturé de Drago; sans compter qu’il a un physique de méchant au poil et un très joli costard. Bref, à côté des autres, il a la classe.

Un nouvel opus décevant donc, tout comme l’était les deux précédents. Moins pire que La coupe de feu, à égalité avec L’Ordre du Phénix. Je regrette vraiment Alfonso Cuaron, lui avait su faire une adaptation réussie du Prisonnier d’Azkaban.

Enfin, une question qui me turlupine, si vous avez la réponse, ne vous gênez pas:

Qu’est-ce que David Yates a contre les elfes de maison?

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Ice Age III

Un nouvel opus de l’Age de Glace, c’est comme Noël, ça s’attend avec une certaine impatience. Cependant, quand on arrive au moment fatidique du numéro 3, on ne peut s’empêcher de craindre la bouse nullissime. Rares sont les films capables de présenter une trilogie potable du début à la fin.

Personnellement, je trouve que ce qui devait arriver est finalement arrivé: l’Age de Glace III n’est pas aussi réussi que les autres. On sent l’essoufflement, certains personnages ont perdu de leur relief, comme Diego et Manny qui ne sont plus vraiment drôles. Mais heureusement, Sid persiste et signe, c’est toujours un crétin réjoui. Quant au petit nouveau, Buck, il nous réserve de beaux morceaux de bravoure dans le registre de l’aventurier psychotique.

Ce qui continue de fonctionner: certains moments du film sont vraiment très très drôles, surtout ceux qui concernent les mésaventures de Scrat (qui cela dit en passant, est toujours victime d’une lose cosmique); il y a toujours des répliques qui tuent et des passages de gags en cascade. Le problème, c’est que ce qui fait le lien est franchement plutôt lâche. Nous en arrivons donc à ce qui ne fonctionne plus très bien: l’histoire. Le grand thème de l’Age de Glace, tout le monde a dû finir par le comprendre, c’est la famille et surtout la façon improbable dont certaines familles se forment, en privilégiant les liens affectifs, parce que ce qui compte c’est qu’on s’aime et blablabla et le qu’en-dira-t-on on s’en fout, un mammouth peut très bien être copain avec un tigre, puisqu’on vous dit que si. Et dans le I et le II, ça marchait bien. On agrandissait petit à petit le clan en faisant régulièrement le plein de dingos ramassés en chemin. Hélas, ce qui devait...

Pourquoi fallait-il qu’ils se reproduisent?

Je vous rassure tout de suite, je parle ici de Manny et Ellie, n’allez pas imaginer des unions plus qu’improbables, bande de dégoûtants.

Alors je sais bien que le pauvre Manny a été traumatisé parce qu’il a perdu sa mammouthesse et son petit et que ce serait bien de lui redonner une famille histoire de faire style la boucle est bouclée. N’empêche que. Le thème de la paternité/maternité/famille (au sens traditionnel cette fois) est tellement omniprésent qu’à la fin on n’en peut plus. Même Scrat est éclaboussé, le pauvre. C’est finalement sur ce point que le film peine et, en ce qui me concerne, déçoit. Il a fallu que les scénaristes remettent les choses dans l’ordre: une famille, ça reste un papa, une maman et des enfants, on peut éventuellement y coller des pièces rapportées, mais quand même.

Donc voilà, l’Age de Glace III reste un bon film, mais il est temps d’arrêter. Sauf si les réalisateurs veulent faire un spin-off avec Scrat, parce qu’au fond, c’est lui le meilleur.
age de glace 3
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