The Dark Knight

Généralement, on considère que les histoires de superhéros n’intéressent que les garçons. Personnellement, quand j’étais enfant, j’adorais les comics des X-Men et je voulais être Tornade. Les autres superhéros m’étaient assez indifférents. A la fois parce que c’était toujours des hommes et parce que leurs superpouvoirs me paraissaient vraiment too much.

Depuis quelques années, les films adaptés de comics célèbres ont la côte. Pour ma part, je n’en ai apprécié que fort peu. A croire que la plupart des réalisateurs ont a coeur de faire les films les plus kitch possible... le pire du pire étant très probablement Daredevil, qui est hors classement tellement il est épouvantable.

Les X-Men m’ont divertie, les Spiderman m’ont bien faite rire, les Quatre Fantastiques m’ont affligée, les Hellboy m’ont fait passer le temps... Dernièrement, seul Ironman avait retenu mon attention. En général, je regarde les films de superhéros avec un certain manque d’intérêt. J’ai envie de voir à quoi ça ressemble, parfois je m’amuse un peu, mais la plupart du temps, je suis déçue.

De tous les superhéros, en fait, je n’aime vraiment que Batman. J’ai toujours éprouvé une certaine fascination pour ce personnage, qui, à mes yeux, n’est pas pas vraiment un superhéros. Batman est la création d’un homme intelligent et riche, qui a décidé de faire quelque chose de ses peurs et de sa colère. Ce qui est en soi, beaucoup plus intéressant et difficile que de se contenter d’utiliser des superpouvoirs.

Des quatre films Batman, ceux qui retiennent l’intention sont bien entendu ceux de Tim Burton, Joel Schumacher ayant mis un point d’honneur à ridiculiser le personnage. Mais pour moi, le réalisateur qui a vraiment changé la donne est Christopher Nolan.

J’ai vu Batman Begins quatre fois. Et à chaque fois, je me dis: c’est comme ça que je vois Batman. C’est toujours un grand plaisir de voir une vision personnelle prendre la forme d’un film. J’attendais donc la sortie du nouvel opus, The Dark Knight, avec impatience.

Cette fois, c’est enfin fait, nous somme allés le voir cette après-midi. Et que dire, si ce n’est Waow!!!?

Le premier visionnage de la bande-annonce m’avait rendue très impatiente. On n’y voyait certes pas grand-chose, mais l’ambiance était là: crépusculaire, violente... très prometteuse donc! Ce qui m’avait surtout intriguée, c’était ce nouveau Joker incarné par Heath Ledger: vicieux, déglingué, totalement trash, très différent du Joker hystérique et haut en couleurs de Nicholson.

La vérité, c’est que si la bande annonce était alléchante, elle n’était rien à côté de ce que l’on découvre dans le film. Batman est toujours sombre, mais d’une façon différente. Il n’a plus peur, mais il hésite sur son statut, sur ce qu’il doit représenter. Et c’est ainsi qu’il bascule définitivement du côté de l’illégalité, qu’il accepte la nécessité d’être haï et poursuivi pour le bien de Gotham. Il devient donc exactement le contraire d’un superhéros classique, ce qui est l’image que j’ai toujours eue de Batman. (je ne m’attarderai pas sur le fait que Christian Bale ne m’est pas indifférent...^^) L’esthétique est parfaite, la bande sonore parfaite. Le réalisateur prend le parti de montrer que Batman n’est pas omniprésent dans la jungle mafieuse de Gotham. Un héros perdu n’est à mon sens, que plus intéressant.

Mais au-delà de Batman lui-même, il y a un bon scénario, ce qui était indispensable pour un film aussi long (2h27), et surtout, de très bons méchants. Le Joker, qui fait ses débuts dans le monde des vilains pas beaux, est véritablement bluffant. Les mauvaises langues qui attribuaient le succès du film au fait qu’Heath Legder a passé l’arme à gauche ont tort. La performance de l’acteur est fantastique, faisant du Joker une créature bien plus que dérangée. Le Joker vu par Christopher Nolan est purement et simplement méchant. Il n’a aucun motif. Il fait partie de ces personnes dont Alfred parle en disant « Certains aiment seulement voir le monde brûler ». Loin d’être un simple anarchiste, ou un gangster, il méprise l’humanité dans sa totalité. Et parce qu’à ses yeux, il n’y a rien de plus fun que le chaos, il tente de prouver que de toute façon, si on les pousse dans la bonne direction, tous les humains deviendront des monstres. Il est donc très intéressant dans sa tentative psychotique de donner au monde une leçon qui pourrait justifier son projet de destruction. Non moins intéressant est le fait que Nolan ait décidé d’abandonner l’histoire du plongeon dans le bain toxique, pour privilégier une idée plus sombre et plus réaliste: le Joker n’est pas devenu zinzin à cause de ce qui lui est arrivé, il est schizophrène. On est donc loin du sourire de clown dément de Nicholson. Le sourire de Ledger n’en est pas un. Ce sont d’épouvantables cicatrices, qui ont une origine sans cesse différente à travers les propos décousus du Joker. On retiendra que le réalisateur a gardé l’idée de Frank Miller (Dark Night) comme quoi le personnage serait le double négatif de Batman.

Enfin, un des grands moments du film est bien évidemment celui où le brave procureur Harvey Dent, considéré comme le Chevalier blanc dont Gotham avait besoin, devient Double-Face. Cet homme assoiffé de justice, mais néanmoins tricheur (il « crée » sa propre chance grâce à sa pièce porte bonheur), finit victime de son attirance pour la soit-disant moralité du hasard. Lui et sa fiancée sont enfermés avec des bidons d’essence dans deux lieux différents. Batman le sauve, mais Rachel Dawes (Dieu soit loué, ce n’est plus Kathie Holmes, mais décidément, le personnage est toujours aussi inintéressant, si ce n’est plus cette fois) finit brûlée vive. Défiguré, il décide de garder sa moitié de visage mutilée, pour mieux ressembler à sa fameuse pièce, dont une face est ternie et ébréchée. Tout comme Batman, il est motivé par la vengeance, mais la sienne est totalement destructrice. Dommage que sa carrière soit si courte cependant.

Je pourrai parler du film encore longtemps, mais la meilleure chose à faire, je pense est d’aller le voir. Il n’est pas parfait, bien entendu, mais je trouve qu’il mérite son succès public et critique.

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