Wall-e

Wall-e n’est qu’un robot. Un petit robot nettoyeur abandonné sur Terre avec des milliers d’autres Wall-e. Les humains ont déserté les lieux, leur laissant la tâche de remettre en ordre des siècles de pollution à tout va. Seulement voilà, au bout des cinq ans prévus, rien n’était revenu à la normale. Alors Wall-e et ses semblables ont continué leur travail, jusqu’à ce que lentement mais sûrement, tous tombent en pièces un par un. Tous, sauf Wall-e. Depuis 700 ans, il fait son boulot. Cependant, au cours de ces quelques siècles de solitude, notre petit robot a largement eu le temps de développer une personnalité.

Et c’est ainsi que nous le découvrons au début du film. Wall-e suit sa petite routine. Il a sa maison, ses trésors, son boulot répétitif et sa blatte apprivoisée. Il aime les vieilles comédies musicales, il collectionne les fourchettes et les briquets, sans même en connaître la véritable utilité... Le problème de Wall-e, c’est qu’il est seul et qu’il s’en rend bien compte. Alors il a un rêve fou: tenir la main de quelqu’un d’autre, comme dans le film qu’il regarde sans cesse.

Je suis toujours surprise et ravie de constater que l’inventivité de Pixar ne faiblit pas avec le temps. A chaque fois, c’est une grand moment de bonheur que de découvrir leur nouvel opus. Ce dernier risque cependant de poser un problème aux parents: avec Nemo, leurs enfants voulaient un poisson clown, avec Ratatouille, un rat. Avec Wall-e, ils vont vouloir un robot. Commercialement, ça va devenir plus compliqué.

Wall-e est différent des autres Pixar. Tout d’abord parce que la première demi-heure est totalement dépourvue de dialogues. Et dans l’ensemble, le film est très peu bavard. Les images, les symboles et les sons prennent alors tout leur sens. Vraiment, Wall-e est un très beau film. D’un point de vue purement technique, Pixar a déjà fait ses preuves. Cette fois, le studio d’animation va encore plus loin, en nous montrant que si, les objets peuvent avoir une âme.

Le scénario est bon, les personnages, même secondaires (j’ai beaucoup d’affection pour Mo, le robot nettoyeur obsessionnel) sont tous étudiés et intéressants, la bande son est excellente, l’humour est toujours là et le message, très pertinent.

Les esprits chagrins diront que Wall-e est un prétexte pour un nouveau refrain écolo. Et bien oui, et alors? Ce film ne fait la morale à personne, il ne fait que raconter une histoire. Certains seront dérangés par le point de départ de cette histoire, à savoir, une planète transformée en décharge, rendue inhabitable par ses propres habitants. Mais étant donné que c’est exactement ce que le genre humain est en train de faire, je ne vois pas pourquoi on devrait se priver d’exploiter ce filon.

Par ailleurs, la critique presse est unanime, ce qui est plutôt rare. Tous s’accordent à dire que Wall-e est un film réussi, poétique et émouvant, bref, une bien belle histoire. Tous sauf bien évidemment Télérama, ce qui, a mon sens, ne peut être qu’un encouragement à aller voir ce film!

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